C'est en 1967 que Kawasaki commence à plancher sur une 750, 4 temps et 4 cylindres, celle-ci étant destinée à remplacer la 650W. Malheureusement, Honda sortit la première de la catégorie 750/4/4 au salon de Tokyo en 1968.
Passés les premiers instants de découragement, les ingénieurs maison se sont remis au travail en commençant par disséquer celle qui ne devait être qu'une intérimaire sur le trône du calife (on le sait, c'est une habitude, au Japon, de pomper ce qui se fait de mieux pour essayer de copier et si possible de dépasser...). Et enfin, c'est en profitant de la quintessence d'une étude déjà longuement mûrie et de l'analyse de sa rivale qu'arriva la 900 Z1 en  1973.
La firme nipponne voulait frapper fort et elle y réussit; il faut dire que tout y était : la cylindrée inhabituelle de 903cm3 affichant 82ch à 8500tr/mn, son double-arbre à cames en tête et plus de 200 km/h en vitesse de pointe (celle-ci établira 45 records de vitesse en endurance dés 1973); mais aussi son esthétique très réussie: le réservoir goutte d'eau, la selle basse, le dosseret et surtout les 4 pots d'échappement contribueront à la passion que génèrera cette magnifique machine.

 

Le moteur s'avèrera très endurant malgré des performances qui imposaient le respect à toutes les productions de l'époque; de plus, il était très agréable à utiliser et relativement peu coûteux à l'entretien. Petite anecdote : les sièges de soupapes sont traités pour supporter l'essence sans plomb dés 1973!!! Elle adoptait également un système antipollution PCV (Positive Crankcase Ventilation) par recyclage des vapeurs d'huile du carter-moteur dans le circuit d'admission (effet: 40% d'émissions d'hydrocarbures en moins!), ce qui faisait d'elle la moto la moins polluante de son époque. Nos "amis" les anglais vont l'élire "Moto de l'année 1973". C'était la première fois depuisbien longtemps qu'ils n'intronisaient pas une machine de leur production nationale. Pour finir le tableau, la bête parcourt le 1000 m départ arrêté en 24 secondes soit un peu mieux que ce dont est capable une Porsche 911 Carrera 4, modèle 2000!!!

 

Le point noir de l'ensemble, car il en faut bien un, c'est le cadre; les japonais en général ne savaient pas concocter des machines à la tenue de route irréprochable. Tandis que la suspension arrière renvoie sèchement les irrégularités de la route, la roue avant louvoie et l'ensemble a tendance à vibrer fort dans les tours; les appendices qui sont censés servir de rétros se transforment en kaléidoscopes dés qu'on roule un peu, c'est très joli mais il est difficile d'apprécier ce qui nous suit...(à l'époque, de toute façon, il n'y avait pas grand monde qui suivait...).
Ces quelques petites anomalies seront malgré tout rangées au rang des broutilles pour laisser place aux superlatifs et petit à petit à la légende.............